BUDGET 2026
Faut-il se serrer la ceinture pour faire des cadeaux aux autres cantons et à la France ? Faut-il sacrifier les talents locaux au profit de travailleurs frontaliers venus de tout l’Hexagone ? Pour le MCG, la réponse est clairement non.
Le déficit dépassant les 700 millions n’est pas dû au hasard. Nous avons identifié 5 facteurs importants qui nous conduisent à cette impasse budgétaire.
- La péréquation intercantonale évalue mal les rentrées fiscales des travailleurs frontaliers, qui sont intégrées au moyen d’un bricolage aléatoire dans ladite péréquation au détriment de Genève ; il faudrait soit considérer les frontaliers comme des quasi-résidents soit ne pas en tenir compte. Le Conseil d’Etat aurait dû s’en inquiéter depuis bien longtemps. La perte pour le canton sera de 543 millions en 2026 (un record) contre 199 millions en 2024. Responsable : Conseil d’Etat.
- La rétrocession financière à la France, qui était valable au début des années 70, ne correspond plus à la réalité et devrait être étudiée de manière plus équitable et non au détriment de Genève comme c’est le cas actuellement. Elle devrait être renégociée de manière équitable. Avec le montant payé par les communes nous arriverons à 480 millions en 2026. Responsable : Conseil d’Etat.
- Les tarifs de l’assurance-maladie ont explosé depuis 30 ans à cause du lobby des caisses-maladie tout-puissant au Parlement fédéral. Pour rendre les primes acceptables, le canton a dû accroître massivement le montant des subsides qui coûteront aux finances cantonales 765 millions en 2026. Responsable : Parlement fédéral sous influence des caisses-maladie.
- Les dépenses de l’aide sociale augmentent plus rapidement que la précarité. Elles s’élèveront à 570 millions en 2026, en hausse de 70 millions Plusieurs signaux relèvent des dysfonctionnements comme l’enquête du média Léman Bleu ou des témoignages indiquant des blocages d’accès à l’emploi. Cela a de graves conséquences autant sociales que financières. Responsable : Hospice général.
- L’augmentation excessive de travailleurs frontaliers permis G représente un facteur important de paupérisation de la population. Le Conseil d’Etat devrait montrer l’exemple d’une politique affirmée de préférence cantonale, il devrait également faire la promotion des talents locaux dans le privés plutôt que culpabiliser des travailleurs qui ne seraient pas employables.
S’ajoutent à ces 5 facteurs des problèmes de gestion des effectifs, dus à de mauvaises pratiques, autant à la police que dans la santé ou l’enseignement. La suppression des annuités est également inacceptable.
Faut-il se serrer la ceinture pour faire des cadeaux aux autres cantons et à la France ? Faut-il sacrifier les talents locaux au profit de travailleurs frontaliers venus de tout l’Hexagone ? Pour le MCG, la réponse est clairement non.
Le Conseil d’Etat aurait dû prendre ses responsabilités et d’assumer une situation qu’il a en grande partie créée, en refusant depuis des années de défendre efficacement les intérêts de Genève face à la Confédération et à la France, en ne menant pas une politique affirmée de préférence cantonale ou en laissant les abus se multiplier au niveau de l’aide sociale, dirigée à la française.
Pour toutes ces raisons, le MCG refusera le budget 2026 qui nous est présenté. Nous ne pouvons pas cautionner une gestion à la petite semaine des finances du canton.
François Baertschi, président du MCG










